Artur Mas, président de la Généralité de Catalogne, a annoncé mardi l’annulation du référendum sur l’indépendance de la région prévu le 9 novembre. Mais les indépendantistes ne jettent pas pour autant l’éponge, et maintiennent une « consultation » de la population.

La Cour constitutionnelle d’Espagne avait mis en suspend l’organisation du référendum d’autodétermination le temps d’examiner si cette consultation populaire ne violait pas la Constitution espagnole de 1978. Le recours avait été intenté le conservateur Mariano Rajoy, chef du gouvernement, qui avançait qu’un tel référendum d’autodétermination serait illégal.

Il avançait qu’aucune fraction de la population espagnole ne pouvait légitimement prendre de décision affectant l’ensemble du pays. « Je regrette profondément la décision (d’Artur Mas). Je le regrette parce que c’est contre la loi, que cela déborde de la démocratie, divise les Catalans, les éloigne de l’Europe et du reste de l’Espagne et nuit gravement à leur bien-être. »

En réaction, les indépendantistes catalans, reconnaissant ne pas pouvoir organiser un référendum, ont décidé d’y substituer une « consultation alternative, » également qualifiée de « journée citoyenne » formules volontairement vagues pour tromper « l’adversaire » qu’est Madrid. « Des locaux [seront] ouverts, des urnes, et des bulletins de vote » seront mis à disposition des habitants.

De telles initiatives avaient déjà eu lieu entre 2009 et 2011 dans plusieurs communes catalanes, avec un taux de participation de moins de 30% et des résultats très largement en faveur de l’indépendance. Pour l’instant, seul le Mas s’est prononcé en faveur d’un tel procédé, et le soutien de tous les indépendantistes est loin de lui être assuré.

Rappelons que la Catalogne représente environs 20% du PIB de l’Espagne, que la région possède sa propre culture et sa propre langue et le désir d’indépendance y est très présent.